Wiki Nos imaginations
Advertisement

Petite entrée en matière : Déjà, autant annoncer qu'il n'y aura pas de suite. Ce petit récit est juste le rêve que j'ai raconté pour le premier Concours d'écriture. Je vous laisse juger !

_____________________________________________________________________________________________

C'est une forêt avec un lac. Non, c'est un jardin avec un étang tout compte fait. Il y a plusieurs berges toutes reliées par des ponts de bois ouvragé. Je suis assise sur l'herbe. En tout cas, la façon dont m'apparaît le paysage me le laisse à supposer car je vois par mes yeux et pas avec une vue d'ensemble. Donc je suis assise, occupée à respirer les odeurs de thym et de menthe dont est imprégné le jardin. Soudain je me lève, mue par l'envie de tremper mes pieds dans l'onde fraîche. Mais l'eau se met à former des cercles espacés, comme lorsqu'on fait des ricochets.

J'aperçois des reflets dorés qui semblent remonter à la surface. Des fleurs - certainement des nénuphars - émergent de l'étang. On dirait qu'on a fait fondre le soleil dedans tant elles irradient la lumière. Je suis éblouie, je n'ai jamais vu pareilles choses. Du bout des doigts, j'en ramasse une puis époussette délicatement les perles claires qui la recouvre. Je respire son parfum, mélange sucré d'agrumes et de cannelle. Alors que j'éloigne la fleur de mes narines, un chant cristallin retentit. Une créature magnifique apparaît de la dimension aqueuse. Elle est faite d'eau mais a l'apparence d'une humaine, superbe avec ses yeux en amande et ses longs cils fins. Elle s'assied sur la berge juste devant moi, rejette en arrière ses longues boucles humides, puis me demande de sa voix chantante :

- Les nymphéas d'or appartiennent à l'étang et à nous, les nymphes des eaux. Tu n'es pas une sylphide, je me trompe ? Alors pourquoi viens-tu prendre cette fleur qui ne t'appartiens pas ?

Embarrassée, je lui explique que je n'ai pas pensé un instant que ces nymphéas puissent appartenir à quelqu'un. Je m'excuse. Elle rit, s’amuse de me sentir fautive.

- Ne t’inquiètes pas, il faut bien tromper l’ennui parfois. Il n’est pas interdit de prendre nos fleurs, me rassure la belle. Quand je t’ai aperçue penchée au-dessus de l’eau, je me suis dit qu’il y avait matière à s’amuser.

Les yeux rieurs, la nymphe forme avec ses paumes une coupelle. L’air autour de moi semble tracer des ovales indigo qui se regroupent dans ses mains. Une lueur opaline m’aveugle momentanément et quand je rouvre mes paupières, elle me tend un pendentif. Je le prends avec précaution, de peur que cette chose qui a l’air si fine, si fragile, se brise. C’est une pierre d’un bleu myosotis pur, taillée en forme de nénuphar et dont les bords sont sertis d’or fin. La chaîne est en argent et me renvoie mille reflets, comme ceux que produisent les écailles des poissons. Je retourne le médaillon. Là est écrit en italique : « Rappelle-toi toujours de la couleur de tes rêves ». Je cligne des yeux, émue. Je lève la tête. La nymphe est toujours là et me regarde avec amusement. Avec ses doigts graciles, elle m’attache avec douceur la pierre d’eau autour du cou.

- Prends-en grand soin et n’attends pas que tes rêves voient le jour !

Elle repart alors, dans un tourbillon de gouttelettes d'eau puis je me réveille dans la chambre de mon Grand-Père, dans la moiteur du climat de Provence.

Advertisement